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Auteur Sujet: [INFO] Background d'AION : L'Histoire d'Atréia  (Lu 2737 fois)

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[INFO] Background d'AION : L'Histoire d'Atréia
« le: 07 août 2009, 11:35:03 »
[Ceci n'est qu'un copié-collé de divers éléments trouvés de part le net afin de mieux connaître le monde dans lequel nous allons évoluer sur Aion]

Ecrits des Elyséens

Il y a de cela un an, ces Asmodiens, maudits par les ténèbres, ont détruit ma vie. Leurs Daevas sont apparus d'on ne sait où, en traversant une brèche juste après le départ de nos légionnaires. Les lâches... Ils ont décimé les humains de mon village. Les plus courageux ont tenté de résister à leurs attaques, mais quelles chances avaient-ils face à ces immortels ? J'ai fui. Je n'ai pas honte de le dire. J'ai couru me cacher tandis que les envahisseurs asmodiens massacraient ma famille, mes voisins, mes amis.

Nous devons nous souvenir de tels actes. C'est grâce à eux que nous pouvons distinguer les êtres vertueux des individus corrompus.

A mon retour au campement, J'ai aidé à enterrer les morts. "Comment peut-on en arriver là ?", me suis-je demandé. C'est alors que j'ai réalisé que j'en savais peu sur notre histoire. J'ai cherché ce qui avait pu, il y a tant d'années, pousser les Elyséens à déclarer la guerre à ceux que nous considérions autrefois comme nos frères. Dans ces quelques pages, vous découvrirez ce que j'ai appris d'Atréia, de ceux qui ont jadis vécu et de ceux qui vivent aujourd'hui encore sur ces terres sacrées.

Sommes-nous un peuple arrogant ? Peut-être. J'ai vu l'arrogance des Elyséens tout comme j'ai vu leur chaleur et leur générosité. Les Asmodiens, en revanche, sont des êtres féroces et cruels. Ils m'ont fait goûter mon propre sang. N'est-il pas évident que ces individus, pervertis jusqu'à ressembler à de viles créatures, ont été maudits par Aion ? Les Elyséens ne sont-ils pas bénis ? Nos deux peuples ne sont-ils pas le reflet des terres sur lesquelles nous avons survécu, ou ne sommes-nous que le reflet de notre ennemi juré ? Je n'en sais rien.

Je m'appelle Rafaela et j'ai consigné mes recherches dans ce livre. J'espère que vous trouverez que mes notes sont utiles et qu'elles vous aideront à débarrasser ce monde magnifique des Asmodiens qui y pullulent.

Chapitre 1 : Genèse
Il y a de cela des millénaires, notre dieu Aion créa Atréia, un monde plein de vie et de couleurs. Il conçut également la Tour de l'Eternité traversant le coeur de notre terre et l'imprégna de l'Ether, l'essence même de sa vie. A cette époque, les humains formaient un seul peuple sur Atréia. Les Elyséens et les Asmodiens n'existaient pas encore. Notre monde était une terre riche, éclairée uniquement par la douce lueur de la Tour. Elle nous nourrissait, nous apportait l'espoir et nous soutenait en tout ce que nous faisions.

De notre côté, nous étions entièrement soumis à notre dieu. Il n'y a aucune honte à cela. Ce sont les légendes et histoires transmises de génération en génération ainsi que les nombreux artefacts et inscriptions que nos archéologues ont découverts dans les sites de fouilles aux quatre coins d'Elyséa qui nous l'ont appris.

La raison pour laquelle Aion a créé ce monde reste un mystère. Mais nous savons que notre dieu nous réservait un défi monumental. Il nous avait invoqués afin de combattre une monstruosité qu'il avait lâchée sur notre monde.

Chapitre 2 : L'ère des Balaurs
A l'époque où Aion créa les humains, les Drakens régnaient sur le monde. Ces bêtes n'inspiraient que terreur et répulsion. Certaines de nos paraboles les plus anciennes citent ces créatures et, la nuit venue, nous racontons aujourd'hui encore aux enfants indisciplinés des histoires évoquant leur fureur épouvantable et leur soif de sang. Les humains de jadis ont rapidement appris qu'il ne servait à rien de les affronter. Ils ne pouvaient que se cacher, ce pour quoi ils devinrent vite doués. Malgré tout, les Drakens décimèrent des milliers d'entre nous et anéantirent des races entières. Ils réduisirent en esclavage les Maux et les Kralls. Les Drakens les épargnèrent dans l'unique but d'utiliser leur force brute contre d'autres ennemis.

Les Drakens, envoyés à l'origine par Aion pour veiller sur Atréia, gagnèrent en aplomb à mesure que leur nombre augmentait. Obnubilés par leur soif de pouvoir, ils en oublièrent leur mission et leur respect pour leur dieu. Nous ne savons pas vraiment comment, mais les Drakens changèrent. Ils devinrent mieux organisés et quelques-uns acquirent une prédominance sur les autres. De nombreux érudits pensent aujourd'hui que les Drakens aient accédé à une certaine forme de pouvoir provenant d'une source supérieure à Aion, voire à notre univers tout entier. Nous apprîmes plus tard que ces Drakens avaient appelé cet événement "l'éveil". C'est vers cette époque que leurs nouveaux maîtres, les cinq Seigneurs dragons, baptisèrent leur espèce du nom que nous utilisons aujourd'hui : les Balaurs.

Leur apparence et leurs compétences s'en retrouvèrent si radicalement transformées que nos ancêtres crurent avoir affaire à une nouvelle race, lorsqu'ils virent les Balaurs pour la première fois. Ce n'est qu'après les premières attaques, reconnaissant la brutalité bestiale de leurs assaillants et leur volonté implacable d'annihiler toute forme de vie, que la réalité s'imposa à eux : il semblait qu'un tel pouvoir avait reçu la bénédiction d'Aion, mais comment était-ce possible au vu des méthodes impitoyables qu'employaient les Balaurs pour décimer toutes les races d'Atréia ?

Dans leur arrogance et leur avidité, les Balaurs s'en prirent à leur dieu. Ils rallièrent leurs sujets les plus combatifs et menacèrent la Tour de l'Eternité elle-même.

Chapitre 3 : La Guerre du Millénium
Nos ancêtres étaient des êtres courageux qui défendirent avec fougue la Tour et le dieu qu'ils vénéraient. Mais les Balaurs, avec leur force brute, les abattirent par milliers. Dans un acte désespéré, Aion décida que les humains avaient besoin d'une force puissante pour contrer ces viles créatures et imprégna douze des humains les plus dévoués de sa force vitale, l'Ether, créant ainsi les Seigneurs empyréens.

Aion chargea ces puissants gardiens de contrôler les Balaurs en maraude et de restaurer l'ordre dans Atréia. Les Balaurs tiraient leur puissance d'une source extérieure à notre monde et l'énergie éthérée d'Aion était un anathème pour eux. Aion créa un Champ éthéré autour de la Tour pour la protéger contre les Balaurs. Grâce à ce bouclier, les derniers humains purent reconstruire jour après jour un semblant de civilisation.

C'est ainsi que débuta la Guerre du Millénium, un conflit qui vit brûler les terres et créatures hors du Champ éthéré alors que les Balaurs extériorisaient leur frustration en fondant sur tout ce qui opposait une quelconque résistance. Notre peuple prospérait tandis que les courageux Seigneurs empyréens combattaient les Balaurs.

C'est à cette période que certains humains parvinrent à maîtriser l'Ether. On appela ces individus les Daevas. Ces êtres développèrent d'incroyables pouvoirs grâce à leurs aptitudes éthérées grandissantes. Ils étaient presque des demi-dieux et jouèrent un rôle-clé dans notre évolution et au cours de cette guerre. Nous tendions à penser que ces êtres, capables de voler, étaient des anges envoyés par Aion pour ramener l'ordre et la stabilité dans notre monde. Je suis moi-même une Daeva qui a fait son Ascension à la fin de la Guerre du Millénium.

Le conflit fit rage pendant des années et même si nous remportions parfois quelques victoires, le combat restait serré. Dans le meilleur des cas, même si notre camp devait finalement l'emporter, le prix à payer pour notre peuple serait insupportable.

Certains Seigneurs empyréens, qui craignaient de s'enliser dans une guerre démoralisante, commencèrent à chercher d'autres moyens de mettre fin aux affrontements.

Chapitre 4 : Espoir
De tous les Seigneurs empyréens, c'était la magnifique Ariel qui était la plus proche de notre peuple. Lors de l'un de ses premiers soirs à Atréia, Ariel descendit de la Tour de l'Eternité et s'adressa à nous, réunis autour d'un feu de camp. Au dire de tous, elle était patiente et bienveillante. Elle nous dit tout ce que nous devions entendre. Les Balaurs, malgré leur puissance terrifiante, n'oseraient jamais traverser le Champ éthéré. Pour la première fois depuis de nombreuses années, nous étions à l'abri. Il existe encore des gravures représentant cette soirée. On y voit cette auguste silhouette féminine, se tenant les bras ouverts au milieu de son peuple versant des larmes de joie et de soulagement.

Si je vous parle d'Ariel, c'est parce qu'elle fut la première à reconnaître la sagesse du Seigneur Israphel, lorsque ce dernier fit sa surprenante proposition de paix. Elle était suffisamment clairvoyante pour comprendre que, même si nous devions l'emporter un jour, nous sortirions meurtris de ce conflit. Elle seule eu le courage de faire face aux autres Seigneurs empyréens et de condamner leur soif de combat qu'elle qualifia d'orgueilleuse, à juste titre.

Comme Israphel, elle rappela que cette guerre durait depuis mille ans. Comment pouvions-nous être sûrs qu'elle ne durerait pas deux, trois ou dix mille ans de plus ? Elle avait compris, tout comme Israphel, qu'en poursuivant cette guerre éreintante, nous risquions de perdre bien plus que des vies. Nous risquions de perdre ce qui nous différenciait des Balaurs et des autres bêtes féroces qui infestaient notre monde : notre humanité. Tout le monde savait qu'Israphel détestait les Balaurs plus que tout. Si même lui était capable de surmonter sa haine au nom de la paix, alors nous pouvions tous suivre son exemple. Plus encore, nous devions tous le suivre.

Il ne subsiste aucun écrit des délibérations des Seigneurs Empyréens suite à l'annonce d'Israphel, mais nous savons qu'une dispute éclata entre Ariel et les Seigneurs empyréens les plus belliqueux. Plusieurs d'entre eux s'opposèrent à chercher la paix et, pour la première fois, notre front jusque-là uni se fissura.

Même les bellicistes avides de gloire, malgré leurs diatribes et leur rage, ne pouvaient nier l'autorité d'Israphel et de Siel, les Gardiens de la Tour. Dame Ariel et les quatre Seigneurs bénis qui se joignirent à elle discutèrent âprement durant de longues heures, mais c'est le consentement de Dame Siel qui mit un terme aux débats. Les Gardiens avaient parlé : la paix devait s'imposer.

Nous nous réjouîmes. Comment pouvait-il en être autrement ? Le courroux grandiloquent du Seigneur Azphel et de ses séides face à cette décision ne pouvait être que passager. En les regardant s'envoler dans la nuit glaciale, tous étaient certains qu'ils reviendraient tôt ou tard, lorsque leurs esprits se seraient apaisés. Notre voie était clairement tracée et nul n'oserait s'y opposer.

Ariel et ses fidèles entonnèrent un chant de louanges et de remerciements à la gloire d'Aion et, pour la première fois depuis des siècles, nous avions retrouvé quelque espoir.

Chapitre 5 : Le Grand Cataclysme
Le jour de la conférence de paix, à l'aube, nous pûmes contempler les cinq Seigneurs dragons, les commandants des Balaurs, se tenant seuls à l'extérieur du champ éthéré. Dans les oeuvres qui nous restent de ce jour, ils sont dépeints comme des créatures colossales, bien plus imposantes que les autres Balaurs.

Siel et Israphel, les deux Seigneurs empyréens chargés de protéger la Tour, abaissèrent le Champ éthéré et invitèrent les Seigneurs dragons à entrer pour entamer les négociations. Les Seigneurs dragons auraient pu tous nous annihiler, mais ils choisirent de marcher paisiblement à travers nos campements jusque dans la Tour. Peut-être mon peuple avait-il gagné le respect des Balaurs par sa résistance acharnée ? Peut-être Ariel avait-elle raison de leur faire confiance ? Azphel et ses séides aux visages sombres étaient présents. La conférence de paix commença et les négociations avançaient à grands pas au début.

Puis soudain, tout changea.

Nous parlons encore des événements qui suivirent et des cris de panique qui retentirent au moment où nous comprîmes que les va-t-en-guerre parmi nous ne reculeraient devant rien pour parvenir à leurs fins, même s'ils devaient sacrifier Atréia tout entière. Azphel fit un grand bond, plus rapide que l'éclair, et l'un des Seigneurs dragons s'écroula. Les Balaurs ne perdirent pas de temps à faire des discours. En un instant, ce fut le carnage et le chaos.

La haine des Balaurs envers notre peuple et la Tour de l'Eternité atteignit son paroxysme et ils se frayèrent un chemin jusqu'à l'essence même de la Tour. Les murs de la Tour tremblèrent et se fendirent, des fragments gigantesques s'en détachèrent.

Ariel pleurait alors qu'elle s'efforçait de maintenir l'intégrité de la Tour. Aion l'envoya, ainsi que tous ses Seigneurs présents, à la base méridionale pour apporter son énergie à la Tour et tenter de la tenir. Elle représentait le dernier rempart d'Atréia face à la destruction. Azphel et ses légions, à qui l'on avait confié la protection de la partie septentrionale de la Tour, étaient sans doute trop exaltés par la reprise des hostilités pour accomplir leur devoir et protéger l'intégrité de la Tour.

En dépit des efforts d'Ariel, les Seigneurs furent vaincus. Dans un gémissement retentissant, la Tour vola en éclats.

Une terreur indescriptible s'empara de nous au moment où la Tour qui traversait le noyau d'Atréia vacilla et s'écroula. Des foules énormes s'enfuirent, dans une débandade généralisée.

Réalisant qu'Atréia se mourait, Siel et Israphel commirent un acte désespéré. Ils vidèrent leur corps de l'Ether et l'utilisèrent afin de consolider le Champ éthéré suffisamment longtemps pour protéger notre peuple.

Des millions succombèrent au cours de ce que l'on appelle désormais le Grand Cataclysme. Lorsque le calme revint, nous vîmes ce qu'il était advenu de notre monde : la Tour de l'Eternité était détruite et notre monde était divisé en deux.

Chapitre 6 : Délivrance
Je fais partie des Elyséens, le peuple qui se retrouva dans la partie inférieure d'Atréia, et qui fut nommée Elyséa. Au début, nos yeux étaient irrités par la lumière immaculée de l'astre si proche, infiniment plus intense que la douce lueur qui émanait de la Tour. Cependant, nous ne tardâmes pas à nous y adapter et à embrasser le nouveau monde qui nous était offert. En levant les yeux au ciel, nous pouvions voir les sombres restes de la partie supérieure d'Atréia, tournant lentement et se raccrochant désespérément à notre splendide sanctuaire.

La lumière de notre nouvel astre était éclatante. Elle transforma des champs autrefois stériles en des pâturages verdoyants et nous métamorphosa en êtres radieux. Notre peau resplendissait et nos coeurs étaient forts et hardis. Nous trouvâmes rapidement nos marques. Certains parmi nous ne tardèrent pas à affirmer que telle était la volonté d'Aion. Nous étions les Elyséens, les protégés d'Aion ; notre dieu nous avait offert ce paradis ! Même les Balaurs ne pouvaient atteindre cette nouvelle terre bénie. Ariel nous apprit que, lors de leur sacrifice, Siel et Israphel les avaient bannis dans des limbes inexplorés.

Les cinq Seigneurs empyréens envoyés par Siel et Israphel nous prirent sous leur aile et furent appelés les Seigneurs séraphims. Nos Seigneurs nous racontèrent les événements qui avaient mené au Grand Cataclysme, la façon dont les cinq autres Seigneurs empyréens avaient provoqué et insulté les Balaurs, prolongeant ainsi le sanglant conflit. Ils nous expliquèrent que si ce monde, autrefois stable et harmonieux, était désormais déchiré, c'était à cause des actions de ces Seigneurs déchus et de leur chef malfaisant, Azphel.

Nous commençâmes à reconstruire nos vies ainsi qu'une nouvelle cité, digne de notre nouveau monde et de nos Seigneurs : le Sanctum. Nous jurâmes de protéger notre nouveau foyer et les Seigneurs séraphims nommèrent des Gardiens parmi les plus puissants Daevas.

Des siècles s'écoulèrent ainsi. Nous vivions paisiblement et prospérâmes autant que nous le pouvions.

Chapitre 7 : Les Abysses
De la Tour de l'Eternité, il ne restait que deux moignons après le Grand Cataclysme : l'un dans notre monde, l'autre que l'on pouvait distinguer dans la moitié supérieure d'Atréia. La majeure partie de la Tour avait été détruite et ses décombres étaient éparpillés sur les deux moitiés de notre monde.

Cependant, un jour, la terre se fissura autour de ces fragments et ces derniers se mirent à léviter dans les airs. Nous envoyâmes nos Gardiens les plus courageux pour observer ce phénomène. Ils découvrirent des portails menant à un royaume mystérieux où d'énormes blocs de la Tour flottaient tels des îles au milieu d'un océan d'Ether.

Nous appelâmes ce monde "les Abysses" et nos Daevas s'y aventurèrent peu à peu, explorant cet environnement volatil et inconnu. Ils trouvèrent un monde regorgeant d'Ether, jonché de vestiges de l'antique Atréia que l'on pensait perdus. De nombreux Daevas disparurent au cours de leur exploration. Ces portails étaient instables et lorsqu'ils se refermaient, plus rien ne pouvait les rouvrir. Ceux qui les avaient traversés se trouvaient ainsi exilés.

Un jour, un portail s'ouvrit, plus grand et plus stable que les autres. Un Gardien du nom de Deltras et sa Légion le franchirent. Quelle ne fut pas leur surprise de l'autre côté quand ils se retrouvèrent dans la partie supérieure d'Atréia ! En levant les yeux au ciel, ils aperçurent Elyséa, leur monde baigné dans une chaude lumière.

Prudemment, ils commencèrent à explorer cette terre étrange qui avait jadis fait partie de leur monde. Désormais, c'était un endroit sombre et oppressant, hanté par des ombres et des soupirs. Ils y rencontrèrent les Asmodiens, nos frères et soeurs d'autrefois, qui étaient devenus des créatures infâmes. Pire encore, la région dans laquelle la Légion de Deltras avait atterri était régie par l'un des Seigneurs empyréens déchus, le cruel Zikel.

La vue de Deltras et de sa Légion de Daevas élyséens était obscurcie par les ténèbres et ils furent rapidement capturés par Zikel et ses séides. Cet être, que nous avions autrefois vénéré au même titre que la puissante Ariel, projeta Deltras sur le sol et l'enjoignit de renier les Seigneurs séraphims. Le noble et courageux Deltras fit honneur à la dignité des Seigneurs des Elyséens. Il refusa d'abjurer et maudit Zikel et son arrogance.

Les Asmodiens attaquèrent. Ceux d'entre nous qui attendaient le retour de la Légion, de l'autre côté du portail, ne virent revenir que deux Daevas, grièvement blessés.

Chapitre 8 : Un ennemi nouveau, un ennemi ancien
Nous étions abasourdis, stupéfaits par les transformations physiques qu'avaient subies les Asmodiens et le fait qu'ils avaient survécu dans le désert glacial au-dessus de nous. Nous mobilisâmes immédiatement nos légions et nous préparâmes à la guerre.

Mais Aion nous réservait une autre épreuve. Un autre portail stable s'ouvrit sur une abomination que nous avions espéré ne jamais revoir : les Balaurs. Ces derniers avaient rapidement rassemblé leurs troupes et rappelé les Kralls et les Maus à leurs côtés. Ils avaient en outre asservi plusieurs autres races plus faibles. Ils étaient plus enragés que jamais et c'était désormais à nous qu'il incombait de repousser leurs assauts acharnés.

Notre monde, cette contrée dans laquelle nous vivons, avait profité d'un sursis bien précaire grâce à Siel et Israphel. Nous pensions que leur sacrifice nous permettrait de profiter indéfiniment des richesses de notre planète, une fois que nous aurions vaincu les traîtres asmodiens qui avaient autrefois osé se prétendre nos frères. Cependant, ce naïf espoir s'évapora lorsque nous découvrîmes, par accident, un fait terrifiant.

Atréia se meurt. Son Ether se perd dans les Abysses. La source de vie éthérée d'Atréia finira par s'épuiser à moins que nous contrôlions cette déperdition. Notre monde, maintenu par l'ultime sacrifice de Siel et d'Israphel, finira par s'effondrer. Les deux moitiés qui autrefois formaient cette belle planète partiront à la dérive dans l'espace. Toute vie s'éteindra en un clin d'oeil et tout ce pour quoi nous avons oeuvré sera perdu.

Nos prêtres et théoriciens, pris de panique, se sont immédiatement mis à chercher des solutions et finirent par trouver une réponse.

Les Abysses sont un écho de la Tour de l'Eternité qui se trouvait autrefois au coeur de notre monde. Leur existence n'est due qu'à l'incroyable force mystique qui circule encore entre les deux moignons de la Tour. C'est un champ d'énergie surnaturelle, comparable au champ magnétique provoqué par les pôles d'un gigantesque aimant. Si nous détruisons la Tour des Ténèbres asmodienne, ce champ s'effondrera et les Abysses disparaîtront à jamais.

En démolissant cette Tour, nous débarrasserions non seulement le monde de cette vie asmodienne sombre et béante, mais nous le sauverions aussi de la destruction et notre peuple pourrait enfin profiter du paradis que lui a offert Aion !

C'est là notre ultime épreuve, le dernier obstacle à franchir avant d'obtenir ce qui nous est dû. Nous devons anéantir les Asmodiens et leur monde pathétique : nous devons sauver Atréia.

—Rafaela Semperti

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Ecrits des Asmodiens

Il n'en a pas toujours été ainsi. Le monde, Atréia, ne faisait qu'un et nous étions tous frères. Nous avions la même apparence, les mêmes idéaux et une mission commune : protéger la Tour de l'Eternité. Quand ils ont échoué, ils ont tout détruit. Notre monde et notre peuple ont été scindés en deux.

Cette moitié du monde est Asmodae, patrie des Asmodiens. Après le Grand Cataclysme, nous dûmes nous adapter et survivre dans les ténèbres, dans l'inconnu. Chaque jour, nous apprenions quelque chose de notre nouvel environnement. Cette terre nous ouvrait les yeux sur de nouvelles possibilités et nous conférait une détermination inébranlable à reconstruire nos vies. Nous avons tant accompli grâce à cette épreuve. Rarement a-t-on l'occasion de repartir de zéro, de réparer ses torts.

Je m'appelle Kinéas et je suis un Daeva, un Asmodien créé durant la lutte acharnée contre les Balaurs. Mon peuple a fait le nécessaire pour obtenir la place qui lui est due sur Atréia et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger ce qui nous revient de droit. Si les Elyséens ont soif de guerre, leur soif sera assouvie. L'époque de la paix est révolue, voici venu le temps du châtiment !

Je considère comme mon devoir de faire la lumière sur ce qui s'est produit. J'ai rédigé ce journal pour narrer les événements qui ont mené à notre situation actuelle. Peut-être pourrez-vous alors comprendre qui en est responsable.

Lisez et apprenez ce que cela signifie d'être un Asmodien !

Chapitre 1 : Unité
Autrefois, Atréia regorgeait de vertes contrées et de pâturages fertiles. C'était un monde dans lequel nos ancêtres prospéraient et vivaient sereinement avec leurs familles. C'était une époque où Elyséens et Asmodiens n'existaient pas encore, où nous étions une race humaine unie. Atréia ne faisait qu'une. Il n'y avait aucune division, ni entre nos mondes, ni entre nos peuples.

Des siècles s'écoulèrent ainsi et, au dire de tous, nos ancêtres vivaient heureux. Ils ne se souciaient guère de leur bonne fortune et ne célébraient pas le paradis qu'il leur avait été donné. Ils n'appréciaient pas ce monde à sa juste valeur. Ce n'est qu'avec le recul que l'on peut comprendre les trésors qui étaient jadis les nôtres. Qui sait, même ces terres ravagées qui sont désormais notre demeure sont peut-être un paradis comparées à une autre région, quoique je peine à imaginer un endroit plus éprouvant que celui-ci.

La gloire de l'antique Atréia fut brève. Nos ancêtres ne se doutaient pas du cauchemar qui leur était réservé, de l'abomination qui allait s'abattre et s'acharner sur eux, avec ses crocs fielleux et ses assauts incessants.

Chapitre 2 : Une création impie
Ce cauchemar n'était autre que les Drakens. Aion avait créé les Drakens pour régir le monde. Ces bêtes n'inspiraient que terreur et répulsion. Nos armes de fortune étaient inefficaces contre leur peau épaisse. Pis encore, ils pouvaient prendre leur envol en un clin d'oeil, rendant ainsi nos maigres défenses totalement inefficaces. Notre peuple apprit vite à se terrer pour survivre. En l'absence de prédateur naturel, leur audace s'accentua à mesure que leur nombre augmentait.

Leur soif de pouvoir était insatiable. Des races entières s'étiolèrent et disparurent, victimes de leur fureur. Ils ne laissaient que ruines et désolation dans leur sillage. Pire encore, ils étaient non seulement avides de pouvoir, mais aussi fourbes. Réalisant les tendances belliqueuses des Kralls et des Maus, les Drakens décidèrent de ne pas les anéantir, mais d'asservir les survivants. Ces derniers furent épargnés après avoir prêté allégeance éternelle aux Drakens.

C'est à cette période que certains Drakens se transformèrent : ils devinrent plus grands, plus forts et plus intelligents que leurs semblables. Les cinq plus grandes et plus puissantes de ces créatures s'arrogèrent le pouvoir et devinrent les Seigneurs dragons.

Ces cinq Seigneurs dragons réorganisèrent promptement leurs forces, instaurant une hiérarchie militaire au sein de leur société. Ils décidèrent de renommer leur peuple "les Balaurs". Ils reprirent leurs attaques avec une fougue renouvelée, décimant les rares groupes qui osaient encore leur résister.

Pourtant, ils n'étaient toujours pas rassasiés. En quête d'adversaires plus puissants, ils se tournèrent vers le dieu d'Atréia, Aion, et exigèrent des pouvoirs équivalents à ceux de leur créateur. Lorsqu'Aion refusa, les Balaurs, aveuglés par la rage et poussés par leur avidité, se retournèrent contre leur dieu et rassemblèrent leurs forces pour attaquer la Tour de l'Eternité.

Chapitre 3 : La Guerre du Millénium
Pour se venger de l'insoumission de ses sujets balaurs, Aion créa les douze Seigneurs empyréens en imprégnant des humains de sa propre énergie éthérée. Ces douze êtres d'une incroyable beauté possédaient une puissance inégalée dans Atréia et pouvaient, grâce à leurs pouvoirs éthérés, s'envoler comme les Balaurs. Aion récompensa notre foi et notre dévouement envers Atréia : les Seigneurs empyréens avaient été conçus à notre image pour sauver notre monde.

La lutte inévitable opposant les Balaurs aux Seigneurs empyréens et à leurs cohortes se transforma très vite en une longue guerre meurtrière. Les forces des Seigneurs empyréens trouvèrent refuge près de la Tour de l'Eternité, à l'intérieur du Champ éthéré qu'Aion avait créé pour nous. Mais ce bouclier était fort petit et le territoire au-delà de ses limites restait sous le contrôle des Balaurs.

Les Balaurs avaient puisé leur pouvoir dans une source supérieure à Atréia, bien au-delà de notre compréhension, et l'Ether d'Aion les affaiblissait. Les Seigneurs empyréens, quant à eux, étaient vulnérables à l'extérieur du Champ éthéré. Lorsque les Balaurs s'en rendirent compte, ils amenèrent d'innocentes créatures à l'extérieur du bouclier et les massacrèrent afin d'inciter nos Seigneurs à sortir. Leurs exactions ne firent que renforcer notre haine envers leur race.

Telle fut la Guerre du Millénium, une période au cours de laquelle les humains pouvaient à nouveau prospérer sous les ailes protectrices des Seigneurs empyréens. C'est à cette époque que je naquis et une fois adulte, je découvris que j'étais intimement lié à l'Ether. Mes aptitudes furent rapidement remarquées par les Daevas. Ces êtres étaient nés humains, mais possédaient une aptitude innée qui leur permettait de manipuler l'Ether à l'instar des Seigneurs empyréens. Je devins Daeva et rentrai dans leurs rangs. Ils me formèrent.

J'appris à maîtriser les aptitudes de Daevas. Bien qu'au départ, je ne pouvais que refroidir l'air qui m'entourait, en quelques mois, je parvins à figer mes adversaires sur place et à créer des boules de feu qui engloutissaient les Balaurs. J'étais vénéré tel un dieu et ceux qui autrefois m'avaient tenu contre leur coeur me plaçaient désormais sur un piédestal. Moi, simple fils de fermier, je pouvais faire souffrir ces Balaurs ! Cette sensation était enivrante. Cette bénédiction que j'avais reçue d'Aion était inestimable.

Les Daevas furent rapidement assez nombreux pour que nos Seigneurs empyréens nous mobilisent afin de lever une armée. Je rejoignis une Légion et gravis rapidement les échelons, laissant derrière mon fils, Phalaris.

Chapitre 4 : Lâcheté
J'excellais en tant que sorcier et au bout d'un an, on me confia le commandement d'une Légion. Nous nous battions avec acharnement et même si on nous envoyait souvent au-devant des Balaurs, nos Seigneurs empyréens faisaient de leur mieux pour nous protéger. Nos compétences et tactiques s'améliorèrent tant et si bien que nous étions en mesure de tuer les plus jeunes et imprudents dragons avant de retourner nous réfugier dans le Champ éthéré.

Puis vint le jour qui nous bouleversa tous.

Le Seigneur Israphel, l'un des deux Gardiens de la Tour de l'Eternité, déclara qu'il était temps de faire la paix avec les Seigneurs dragons. Pourtant, il les détestait plus que quiconque. Selon lui, l'objectif de la Guerre du Millénium n'était pas d'annihiler les Balaurs. L'essentiel était de protéger Aion.

J'étais stupéfait... Comment l'un de nos sauveurs pouvait-il perdre courage et détermination aussi facilement et soudainement ? Dans un premier temps, les Seigneurs empyréens furent abasourdis et consternés. La perspective de négocier une paix était inconcevable. Tout le monde était d'accord : la proposition d'Israphel était absurde.

Pourtant, les Seigneurs les plus faibles ne tardèrent pas à montrer qu'ils n'avaient jamais eu l'étoffe de véritables combattants. Dame Ariel fut la première à capituler. Elle parla d'Israphel en des termes flatteurs, vantant sa sagesse, sa clairvoyance et sa bravoure. Sa bravoure ! C'est ainsi qu'elle qualifiait cette proposition de paix ! Elle eut l'audace de dicter aux Daevas ce qu'ils devaient penser et comment ils devaient se comporter.

L'empressement avec lequel Dame Ariel et ses partisans oublièrent un millénaire de sacrifices était révoltant. Comment pouvaient-ils accorder si peu de valeur au sang versé par tant de nos semblables ?

Heureusement, l'esprit acéré d'autres Seigneurs ne s'était pas émoussé. J'eus le privilège de rencontrer certains de nos Seigneurs et c'est avec l'illustre et vénérable Seigneur Azphel que je connus la plus fructueuse des collaborations. Sa résolution était inébranlable et ses missions étaient couronnées de succès. Sa détermination et ses aptitudes étaient une source d'inspiration pour nombre d'entre nous. Ainsi, lorsque l'insipide discours d'Ariel commença à en convaincre certains, je vis la grimace sur le visage d'Azphel et je sus que ma loyauté lui était acquise. Il se leva pour parler et je me tins à ses côtés, avec ses autres partisans. Il admonesta Ariel pour son dédain envers ceux qui étaient tombés avec honneur et dénonça l'initiative de paix, la qualifiant d'erreur et de perte de temps.

Une véritable tempête se déchaîna dans la salle. Le brouhaha résonne encore dans mes oreilles... les rugissements, la confusion, les accusations... Les insultes fusaient tout côté. Je vis Israphel prendre Dame Siel à part et se lancer dans un plaidoyer passionné. Lorsqu'il retourna s'adresser au groupe, il expliqua avec insistance que nous devions défendre Aion en oeuvrant pour la paix. A ma grande consternation, Dame Siel acquiesçait comme si ces paroles avaient du sens.

Afin de préserver un semblant de concorde, nous partîmes et laissâmes les douze Seigneurs empyréens à leurs débats. Je partis avec des compagnons d'armes qui soutenaient le Seigneur Azphel. Les lâches, quant à eux, s'éclipsèrent de leur côté. Nous nous scindions déjà en deux camps : les valeureux et les veules.

Cette nuit-là, nous attendîmes patiemment l'issue des débats entre les Seigneurs empyréens. Je me souviens que je regardais notre monde, je fixai les incendies qui brûlaient à l'horizon et je réalisai qu'il n'y aurait jamais de paix entre les Daevas et les Balaurs. Je repensais aux décennies de combats incessants, à ces yeux sombres et sans âme, des gouffres béants qui ne sourcillèrent pas lorsque les Balaurs massacrèrent leur famille et leurs amis, sans autre raison que leur désir de domination.

J'étais sûr que Siel rejetterait la proposition d'Israphel. Je savais qu'Azphel défendrait sa cause, notre cause, et que les autres, même Dame Ariel, finiraient par s'y rallier. Pourtant, lorsque les Seigneurs empyréens sortirent enfin, la décision qu'ils annoncèrent me laissa pantois et pétrifia toute ma Légion. Dame Siel avait succombé.

Malgré toutes nos protestations, Israphel et elle étaient les Gardiens de la Tour et, en cette qualité, ils jouissaient de la plus grande autorité parmi les douze. Leur décision était sans appel. Nous allions devoir négocier avec les Balaurs. J'entendis Ariel jubiler de sa voix triomphante et ses quatre cohortes entamèrent un chant de paix inepte.

Azphel partit, le visage déformé par la colère. Je m'envolai avec lui, suivi par un grand nombre de mes camarades Daevas.

Chapitre 5 : Le Grand Cataclysme
Au bout de quelques jours, une futile conférence de paix eut lieu. En signe de respect, les Seigneurs empyréens invitèrent les Seigneurs dragons à entrer dans la Tour de l'Eternité pour y mener les négociations. Le Champ éthéré fut abaissé pour les laisser passer. Pendant ces quelques instants, le temps sembla figer et les minutes qui s'écoulèrent me parurent une éternité.

Je pouvais lire la défiance et la colère dans les yeux de mes légionnaires alors que les Balaurs avançaient vers la Tour. Comment nos Seigneurs avaient-ils pu être assez faibles pour essayer de traiter avec ces bêtes qui ne cherchaient qu'à nous asservir ? Je me tournai vers le centurion en qui j'avais toute confiance et, alors que je m'adressais à lui, tout chavira en un clin d'oeil. Des cris, la confusion, une débâcle générale. L'un des Balaurs était tombé et le Seigneur Azphel se tenait devant lui, le regard enflammé, prêt à se battre.

Les Balaurs se lancèrent à l'assaut. Des voix se levèrent pour implorer Siel et Israphel de rétablir le Champ éthéré, mais pour la seconde fois, ils nous firent défaut. Perdus dans le tumulte, ils étaient incapables d'agir de concert pour défendre la Tour. Sous les coups de griffes des Balaurs, la Tour commença à se fissurer.

Je me souviens du visage d'Israphel, tourmenté par la culpabilité, alors qu'il envoyait Azphel et ses légions de Daevas au nord, pendant que Siel dirigeait Ariel et les siens vers le sud. C'était notre dernier espoir. Séparés en deux groupes, chacun à une extrémité de la Tour, les Seigneurs empyréens feraient tout ce qui était en leur pouvoir pour l'empêcher de s'effondrer.

Grâce à notre volonté de fer, nous ne reculâmes pas d'un pouce. Mais le groupe au sud échoua.

Notre monde fut plongé dans les ténèbres, lorsque la lumière de la Tour s'éteignit. Les gens se mirent à courir dans toutes les directions, hurlant de terreur.

Je me souviens de cet instant comme si c'était hier. Je levai les yeux et vis des fragments de la Tour se détacher et tomber, illuminés par la lumière vacillante de l'imposante structure. Je restai figé alors qu'un énorme fragment dégringolait vers moi. Je m'en souviens très clairement car c'est le jour où j'ai découvert le véritable don des Daevas : l'immortalité.

A mon réveil, Atréia était scindée en deux moitiés. La partie inférieure baignait dans une lumière radieuse et éclatante. La nôtre était plongée dans des ténèbres glaciales.

Ainsi avait pris fin la conférence de paix.

Chapitre 6 : Conséquences
Peu à peu, nos yeux s'adaptèrent à l'obscurité et un groupe de survivants s'assembla. Ils étaient désemparés et terrifiés : nul ne savait comment nous avions survécu. J'annonçai que j'allais chercher un endroit où nous pourrions camper et nous réchauffer, puis je me dirigeai vers le moignon qui avait été la base de la Tour.

C'est là que je découvris les cinq Seigneurs empyréens qui avaient été envoyés au nord pour protéger Aion et tenir la Tour. Nous renommâmes ces cinq êtres inébranlables qui étaient encore en vie, les Seigneurs shédims. Ils se rendirent dans notre campement et nous expliquèrent du mieux qu'ils pouvaient ce qui s'était produit. Ils nous annoncèrent que notre monde avait changé pour toujours. Nous avions payé un lourd tribut pour cette tentative de paix : nous avions perdu des millions d'âmes, ainsi que Siel et Israphel, les deux Gardiens de la Tour qui s'étaient sacrifiés pour assurer notre survie. Même si, de leur vivant, ils avaient commis une gigantesque folie, ils étaient morts avec honneur et nous saluâmes leur courage en silence.

Nous savions que nous devions agir rapidement si nous voulions éviter d'autres pertes. Nous fîmes un immense feu pour attirer les autres survivants. Au cours des jours qui suivirent, des milliers de nouveaux arrivants nous rejoignirent, abattus et meurtris. Par miracle, je retrouvai Phalaris, mon fils, alors qu'aucun autre membre de mon campement n'avait survécu.

Les jours et les semaines passèrent. Notre monde déchiré s'était stabilisé et notre destinée était à nouveau entre nos mains. Ne ressentant plus la présence de notre dieu, nous pensions qu'Aion avait disparu, tout comme l'Ether qui nous donnait notre pouvoir. Pour la première fois depuis des années, je me sentais vulnérable. Refusant de me laisser dominer par la peur, je parlai avec Azphel et nous planifiâmes la fondation d'une nouvelle patrie.

Des centaines d'années s'écoulèrent et nous changeâmes. Très vite, nous n'eûmes plus besoin de feu pour nous éclairer ou nous réchauffer. Nos yeux s'adaptèrent à l'obscurité et nos corps devinrent plus résistants au froid. Nous achevâmes la construction d'une glorieuse cité que nous appelâmes Pandaemonium. J'ai vu notre peuple prospérer, s'adapter et évoluer, envers et contre tout, sous la direction avisée de nos Seigneurs shédims.

Notre peau devint plus pâle dans l'obscurité omniprésente et nos pieds devinrent de véritables serres à force de marcher sur un sol rêche et recouvert de débris tranchants. Des griffes poussèrent sur nos mains, afin que notre peuple ne soit jamais plus désarmé. Nos corps eurent de la peine à s'adapter à ces stigmates, mais ils étaient nécessaires à notre survie. Avec le temps, nous nous enorgueillîmes de nos formes puissantes et redoutables. Notre terre devint Asmodae ; nous devînmes les Asmodiens.

Mon fils, Phalaris, vieillit, puis mourut, tout comme ses enfants et ses petits-enfants. Tel est le destin d'un Daeva.

Chapitre 7 : Les Abysses
Durant le Grand Cataclysme, des fragments de la Tour s'étaient éparpillés à travers Asmodae. Un jour, nous commençâmes à recevoir des rapports de régions éloignées signalant que certains morceaux irradiaient de la lumière et lévitaient dans les airs. Azphel demanda à nos plus puissants Daevas, les Archons, dont je faisais partie, de mener l'enquête.

Au cours de nos recherches, nous découvrîmes un portail qui nous transporta dans une région située entre Asmodae et la partie inférieure d'Atréia, un espace où flottaient d'énormes colonnes de rochers et autres îles. L'Ether qui alimentait autrefois nos pouvoirs y était présent en abondance. Je fus soulagé de constater que mes aptitudes étaient intactes. A mon retour à Pandaemonium, je rapportai à nos Seigneurs shédims ce que nous avions vu. Azphel demanda immédiatement aux Archons de garder ce portail. Lorsque nous lui demandâmes pourquoi, il se contenta, pour toute réponse, de fixer le ciel, en direction de la moitié inférieure d'Atréia.

Deux jours plus tard, alors que nous étions en train de planifier une seconde expédition à travers le portail, nous constatâmes que nous étions sans nouvelles de nos troupes stationnées à Morheim. Zikel, notre Seigneur de la destruction, emmena les Archons restants, dont j'étais, pour les chercher.

Peu après notre départ, nous rencontrâmes un groupe d'êtres qui nous reçut toutes armes dégainées. Ces hommes étaient avares de paroles, mais leur expression et leur condescendance en disaient long. Nous réalisâmes très vite que ces êtres étaient les mêmes poltrons qui avaient accueilli les Seigneurs dragons dans notre Tour au cours de la guerre. Rendez-vous compte : ils nous accusaient d'un crime qu'ils avaient eux-mêmes commis !

Zikel ne cacha pas son indignation. Il projeta ces "Elyséens" au sol et exigea qu'ils renient Nezakan, l'un des Seigneurs empyréens auquel ils vouaient un culte aveugle. L'histoire avait depuis démontré qui était dans l'erreur, cracha-t-il. Ces Elyséens reconnaîtraient-ils l'erreur de leur Seigneur, le condamneraient-ils pour son ineptie ?

Leur chef élyséen, qui s'appelait Deltras, s'y refusa. Faisant preuve d'une arrogance propre aux Elyséens, il refusa de jeter le blâme sur ses propres Seigneurs, préférant maudire Zikel. Les mots laissèrent la place aux épées et nous chargeâmes, décimant les Elyséens comme les lâches qu'ils étaient. Certains d'entre eux parvinrent néanmoins à s'échapper. La plupart se dirigèrent vers notre ville où, dans leur colère, ils massacrèrent femmes et enfants avant que nous puissions intervenir. Deux d'entre eux purent rejoindre leur terre natale, blessés, mais pas vaincus. Pas encore...

Chapitre 8 : Un ennemi nouveau, un ennemi ancien
A notre retour à Pandaemonium, nous commençâmes à rassembler nos forces en préparation d'une guerre contre les Elyséens. Le jour suivant un nouvel affrontement eut lieu et une guerre totale éclata entre nos peuples.

Peu après le début de la guerre, les Balaurs, depuis longtemps exilés dans une étrange dimension au-delà d'Atréia, trouvèrent un moyen de s'évader de leur prison pour entrer dans les Abysses. Pour l'instant, ils ne peuvent toujours pas pénétrer dans Asmodae. Leur soif de sang est aussi insatiable que jamais et avec leurs anciens alliés de nouveau à leurs côtés, leur pouvoir est désormais considérable.

Mais nous sommes aujourd'hui confrontés à une nouvelle menace plus urgente. Nous avons découvert que de l'Ether s'échappe de notre planète. Nous avons passé des mois à rechercher la source de cette hémorragie à travers les Abysses et Asmodae alors qu'elle se trouvait juste sous nos yeux.

Elle se trouve dans les deux moignons de la Tour. Ils semblent encore liés et émettent des vibrations invisibles l'un vers l'autre, entre les deux moitiés de notre monde déchiré. Tel un écho de la Tour de l'Eternité disparue, ils se lamentent à travers les limbes. Cette réverbération a donné naissance aux Abysses.

Les Abysses absorbent l'Ether, comme de l'eau qui s'engouffre dans une crevasse. L'Ether se fait de plus en plus rare à chaque minute. Bientôt, cette hémorragie affectera nos Daevas et notre planète. L'intégrité d'Atréia est encore maintenue par les liens éthérés tissés par Siel et Israphel lorsqu'ils se sont sacrifiés en offrant l'Ether de leur propre corps. Mais ces liens seront bientôt affaiblis par les Abysses. S'ils venaient à se briser, notre atmosphère s'effondrerait, ce qui signifierait la fin de toute vie sur cette planète.

Mais il reste une solution. La résonance disparaîtra lorsqu'il ne restera qu'un seul moignon de la Tour. La voie est toute tracée : nous devons détruire la Tour de la Lumière. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons arrêter l'hémorragie d'Ether, préserver les vies des Asmodiens et mettre fin à l'arrogante tyrannie des Elyséens.

Nous n'hésiterons pas. Nos lames ne s'arrêteront pas. Dans une puissante vague de destruction, nous débarrasserons notre monde des crétins orgueilleux et arrogants qui l'infestent.

Notre destin nous appartient. Nous sommes des Asmodiens. Nous n'échouerons pas.

—Kinéas, Praefectus Castrorum des Archons d'Asmodae



Source : Synode.fr
« Modifié: 17 août 2009, 16:36:47 par Tryst »
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Re : [INFO] Background d'AION : L'Histoire d'Atréia
« Réponse #1 le: 17 août 2009, 16:37:12 »
Petit ajout d'une vidéo sur le background (dernière vidéo proposée par NCSoft) :

http://www.youtube.com/v/CwciMQ3xjbk&hl=fr&fs=1&.swf
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Re : [INFO] Background d'AION : L'Histoire d'Atréia
« Réponse #2 le: 17 août 2009, 18:06:10 »
J'ai tout lu  :icon_razz:

Merci Tryst  ;)

 


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