Le temps de l’éveil
Tout comme le printemps succède à l’hiver, la création au néant, le temps de l’éveil succède au temps de l’oublie.
C’était un jour pourtant comme les autres…
Un jour de silence, où Adam venait s’occuper de son maître, lui changeant ses vêtements, lavant les autres et lui mettant ceux qu’il lui avait déjà lavé.
Alors qu’Adam lui rappelait une de leurs aventures dans la vieille forêt, Arkant réagit pour la première fois…
Non pas aux mots d’Adam, il ne les entendait pas encore, mais il avait vu un cerf passant dans la forêt.
Des centaines étaient passés devant lui depuis ça retraite, mais celui ci dégageait quelque chose de plus, quelque chose de spécial. Sa robe cuivrée était d’un magnifique, le soleil dansant dessus, projetant des faisceaux de lumière sur les arbres et les feuilles aux alentours.
Ces bois sous le reflet du soleil semblaient fait d’or, et trônaient sur sa tête tel une couronne sur un roi. Ils étaient longs et larges, portant le poids de la harde qui le suivait.
C’était une harde de belle taille, une vingtaine de biches, suivis de leurs faons, les bréhaignes fermant la marche.
Cette harde pouvait être comparable à une famille, une confrérie, un royaume, un peuple… il comprit alors qu’en restant ici il ne pourrait être ce cerf et cela lui fit peur.
Il su ce qu’il perdait…
Son état, sa faiblesse lui vint alors en tête et il faillit retomber dans l’oubli, mais le cerf irradiait toujours devant lui, apportant sa chaleur, sa vie à l’ombre d’humain qu’il était devenu.
Adam aide moi à me lever, nous allons retourner parmi les vivants… dit-il péniblement comme si ses lèvres s’étaient scellées.
Mais ne prenons pas la route la plus rapide, il me faut reprendre des forces…