Nuit d'une Ombre

[Alvi / Ghany]

La Gardienne marchait, désoeuvrée et loin des siens, dans les Terres Solitaires. Le jour s'était éteint depuis des heures et Alvirulan, prenant conscience des ténèbres environnantes, s'assit sur un rocher érodé par le vent sableux. Une ancienne mélopée lui monta aux lèvres et emportés par la brise nocturne on pouvait entendre ces mots :

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Au creux du vallon, apaisée par la nuit froide,
Adossée au rocher que le temps a usé,
Les étoiles tremblantes lui sourient en myriade.

La lune esquisse ses dagues où elle se reflète
Y laissant une mélodie des Temps Oubliés ;
Elle fredonne ce vieil air et cent fois le répète :

« Aussi loin qu’est mon cœur de ceux que j’ai aimé,
Aussi loin, ces instants qui furent tous partagés,
Aussi loin, que je sois, je saurai vous garder.

En moi, chaque moment à tout jamais gravé,
En moi, chacun de vous je saurai conserver.
Et ces mots d’amitié seront toujours chantés »

Et dans ses yeux brillants, le croissant s’amincit.
Elle se lève, en silence, comme l’Ombre qu’elle est déjà,
Et disparaît rejoindre sa plus fidèle amie,
La Nuit.

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Le chant s'arrêta doucement. La guerrière se releva, ramassa son lourd bouclier. Jetant le regard vers l'Est, elle murmura :

- Les Ombres viennent...

Elle repartit vers le Nord, ayant conscience que la flamme des Elfes s'atténuait de plus en plus...







Ps : l'auteur du poème m'est inconnu. Je l'ai posté car je l'ai trouvé très beau et en adéquation avec l'état d'esprit d'Alvirulan actuellement.