Corellia - il y a environ 30 ans — Raconte nous encore l’histoire de l’arrière grand-père Loyan Coup-de-boule, maman !
— Après que vous ayez fini votre soupe, et rangé vos jouets, les enfants. Et après que vous vous soyez brossé les dents ! répondit Mebe en roulant de gros yeux aux jumeaux surexcités.
La journée avait été difficile. Les affaires ne tournaient pas rond à Coronet City, avec tous ces troubles terroristes ; la cantina où travaillait Mebe souffrait de cette situation difficile, à un tel point que Mebe avait peur de perdre son emploi de serveuse.
Mebe se leva en soupirant. Ranger le coin cuisine. Donner le bain au petit Zibbo qui dormait dans le berceau, en espérant que cette fois il passerait sa nuit. Raconter pour la millième fois l’histoire de l’arrière grand-père aux jumeaux. Puis, enfin, se retirer dans son alcove, dormir, dormir, pour se réveiller trop tôt et affronter une nouvelle journée éreintante.
Zambo lui manquait… Elle avait tellement besoin de lui… Deux longues semaines qu'il était parti en lui promettant qu'à son retour ils n'auraient plus jamais à s'en faire… Deux longues semaines qu’elle n’avait pas de nouvelles. «
Ne pas y penser, surtout, ne pas y penser... »
Le petit Zibbo étant réveillé, elle lui donna son bain tout en jetant un œil sur les jumeaux, qui, une fois n’est pas coutume, débarrassaient les restes du pauvre repas qu’elle était encore capable de leur offrir malgré les difficultés. Comme d’habitude, Leyu, le plus impulsif, s’était dépeché de tout refourrer n’importe comment et Leyo repassait derrière ranger plus méticuleusement. Elle leur fit un sourire affectueux qui effaça la fatigue de son visage.
«
Comme ils sont beaux, tous les trois ! » pensa elle dans un élan de fierté maternelle. Les jumeaux avaient hérité de son teint mat doré, de ses hautes pommettes et de ses yeux en amande. Zibbo ressemblait plus à son père, la peau noire, le nez plus épaté. Tous les trois avait les yeux verts des Kov’nyn – Kov’nyn, Coup de Boule, nom que portait la famille de son cher Zambo depuis que son ancêtre, l’aventurier Loyan, avait éclaté le nez d’un Mandalorien avec qui il avait eu un désaccord. Le cadavre du vieux leur avait rendu avec les honneurs, et ils leurs avaient même décerné un nom de clan pour saluer le courage («
la stupidité », pensait Mebe) du geste.
Elle veillerait bien à ne pas embellir l’histoire comme avait tendance à le faire son compagnon. «
Inutile de leur farcir la tête d’histoires de têtes brulées alors que des conflits naissent partout dans la Galaxie et que des terroristes mettent la pagaille partout sur la planète… Oh, Zambo… où es-tu ? » pensa-t-elle, soudain angoissée.
Zibbo couché, elle chassa ces pensées d’un geste las, plaqua un nouveau sourire sur son visage, puis se dirigea vers l’alcove où se trouvaient les jumeaux dans leurs lits superposés, attendant impatiemment leur histoire.