La petite troupe fourbue et emmenée par la hobbite rousse arriva finalement à sa destination. Un grand bâtiment blanc parsemé de rondin de bois d’un noir extrême.
Gahia se tourne vers Gaheen.
« Alors mon amie, c’est donc ici ? »
Gahenn, tout en regardant la bâtisse, réponds d’un simple « Oui »
Le nain gardien qui était resté légèrement en arrière s’avance et dit « Veux tu que nous venions avec toi Gahenn ? »
La jeune fille se contenta d’une réponse négative brève de la tête.
« Non Ghalin, elle doit y aller seule maintenant. Nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance à présent. »
« Cela n’est pas une bonne idée à mon avis. Mais qu’il en soit ainsi… »
L’un après l’autre, les membres du clan viennent embrasser Gahenn et lui souhaiter bonne chance et courage dans son épreuve.
La championne se retourne alors vers les autres mais aucun son ne sort de sa bouche. Un simple hochement de tête suffit à ce que les autres comprennent sa gratitude envers eux.
Gahenn s’avance alors d’un pas décidé vers le grand bâtiment, ouvre la porte et entre sans aucune hésitation apparente.
Le silence morbide qui s’en suivit fit frissonner la petite Lunead. « J’aime pas ca, mais alors j’aime pas ca du tout ! »
« Ne t’inquiètes pas petite sœur, je suis sure que tout se passera bien » dit Gahia sans réelle conviction dans la voix tout en enlaçant Lunead.
En se recoiffant une nième fois, Gahio dit alors : « Bon, on fait quoi maintenant ? »
« Moi je ne bouge pas de là tant que la potiote n’est pas revenue ! » affirma Ghalin.
Geneviève se rappelle alors avoir vu une auberge sur le chemin en arrivant.
« On ne sait pas combien de temps cela va durer. Je propose que l’un de nous monte la garde ici à tour de rôle pendant que les autres se reposent à l’auberge que l’on a croisée tout à l’heure. »
Gahia reprit alors ses esprits et donna ses directives en tant que cheffe du clan.
« Bonne idée. Alors Ghalin tu feras le premier tout de garde, les autres suivez moi à l’auberge. »
Une odeur de muffins chauds émanait de l’endroit. Cette sensation réconfortante redonna le moral à la troupe toute entière.
« Tavernier, nous allons nous installer ici quelques temps. Amenez nous nos clefs de chambres et un bon repas chaud » ordonna Gahia en cherchant du regard le patron des lieux.
« Tavernier ?! » crie t elle alors, mais aucune réponse de lui parvint.
Malouinne utilise alors ses dons pour effectuer une recherche rapide aux alentours.
« Je sens quelque chose par là. Attendez, je vais voir… »
La chasseuse, telle une ballerine, se faufile au milieu des tables et tonneaux et se jette littéralement derrières le bar en disparaissant dans un vacarme de bouteilles et de verres cassés.
Quelques secondes se passent et le silence se fait. Malouinne réapparait alors. Puis au bout de son bras, tirant une oreille, apparait également un hobbit.
« Je crois que la chasse a été fructueuse mes amis ! »
«Mais… Aieuuu… arrêtez siouplait ! » Crie le hobbit.
« Ca va, tu peux le lâcher je pense Malou » dit Gahia en s’approchant. « T’es qui toi ? »
« Je suis Laupet Sansgage, aubergiste et patron de cet établissement m’dame. »
« Ah ? Et pourquoi ne réponds tu pas quand on t’appelle alors ? »
« Bein, c'est-à-dire que je vous ai vu aller vers la maison blanche tout à l’heure. Et en vous voyant revenir vers ici, j’ai pensé que vous étiez avec eux ! »
En fronçant les sourcils : « Tu nous a pris pour… mais ca va pas la tête ? »
« Faut dire que vu les têtes que vous faites, vous admettrez que la confusion est naturelle nan ? »
Gahia, hors d’elle, dégaine son gourdin et le lève en s’apprêtant à frapper le Hobbite mais Malouinne attrape son bras juste à temps.
« Non Gahia, pas ca ! Il est innocent, et notre détresse même immense ne doit pas corrompre notre honneur et faisant de nous ce que nous combattons ici ! »
A ces sages paroles, la hobbite remet son arme en place et retourne s’assoir à la table.
« Fort bien. Alors fais ton travail aubergiste, et apporte nous de quoi nous restaurer. Et vite ! »
Laupet apporte de quoi nourrir une garnison entière au clan qui ne se fit pas prier pour commencer à dévorer chaque plat les uns après les autres.
Ghalinet qui n’avait pas prononcé un seul mot depuis le départ, déposa brusquement sa Rune de feu sur la table. Tous les regards se tournèrent alors vers le nain.
« C’est bien gentil tout ca, mais comment pensez vous que Gahenn va s’en sortir, hein ?! »
« Il faut avoir la foi Ghalinet » osa Gahio.
« Bah tiens, jeune écervelé, et tu crois vraiment que c’est simplement avec la foi qu’elle vaincra ?! »
Laupet intervient alors : « Vous êtes venus jusqu’ici pour les combattre ? Mais vous êtes fous ! »
« Et alors, avons-nous vraiment le choix ? » intervient la Capitaine Geneviève.
« Mais sans le parchemin, votre combat est perdu d’avance… »
« Quel parchemin ?? » demande alors Gahia.
Laupet inscrit alors rapidement quelques mots sur un morceau de papier et le tends à la Rousse qui le lit rapidement et dit :
« Quoi ? Mais nous n’aurons jamais cela ! Seuls les plus sages et valeureux du Cercle auraient un tel pouvoir et nous ne pouvons quitter cet endroit maintenant pour leur demander leur aide !»
« Exact, nous ne pouvons bouger d’ici avant la victoire !» s’empresse d’ajouter Malouinne.
« Il y aurait bien une solution, mais… » dit l’aubergiste.
« Quoi… parle vite si tu ne veux pas gouter vraiment de mon gourdin cette fois » menace Gahia.
« Et bien, je peux envoyer mon fils à votre place chercher l’aide dont vous avez besoin… moyennant une récompense bien sûr »
Gahia rouge de colère met alors la main sur son gourdin en se levant.
Deisa intervient alors : « Attends Gahia, après tout un service en vaut un autre, et le voyage et long et dangereux pour aller jusqu’au Cercle. »
Puis, regardant l’aubergiste : « Que veux-tu comme récompense ? »
Laupet : « Oh, peux de chose finalement, juste le petit paquet que le jeune hobbit semble garder avec tant de précaution. Vu la façon dont il le cajole, j’imagine qu’il doit valoir un certain prix »
« Noooooooooon, pas mon précieux ! » Hurla alors Gahio en se retournant pour tenter de cacher désespérément son paquet fétiche.
« C’est d’accord aubergiste, tu auras ce que tu veux, mais seulement après que la mission soit accomplie » proposa Gahia.
« Marché conclu ! » dit Laupet en crachant dans sa main et la tendant vers Gahia, qui la regarde avec dédain.
« Heu… marché conclu donc ! » ajouta l’aubergiste et remettant sa main dans sa poche.
Puis en s’avançant vers les cuisines, il crie : « Hé, ducon, je t’ai enfin trouvé un travail… » puis il disparait en fermant la porte derrière lui.
Le clan se remet alors à déguster les divers plats restant sur la table jusqu’à ce qu’ils entendent une porte claquer bruyamment.
L’aubergiste revient alors de la cuisine un grand sourire aux lèvres.
« Voilà, j’ai expliqué à mon fils ce qu’il devait faire et il vient de partir avec son baluchon. »
Malouinne : « Mais… comment sait il ou est le cercle et à qui il doit s’adresser ? »
Laupet : « Hein ? Heu… ah oui, je n’avais pas pensé à ce détail en effet »
La troupe : « … »
Lunead se tapant le front : « Bon dieu, on n’est pas dans la mouise ! »
Laupet : « Bein en même temps, vu son accoutrement, il ne passera pas inaperçu »
Ghalinet : « Mouais, c’est ca… un jeune hobbit accoutré comme un as de pique… ca va leur être facile a repérer ca ! Imbécile, tous les hobbits se ressemblent ! »
Laupet : « Tenez, voyez par vous-même.. » et il tend un portrait de son fils :

Ghalinet : « Ouaou, la vache… le pauvre ! »
Laupet : « nan mais là c’est sur qu’il n’est pas a son avantage. En grandissant je suis sur qu’il plaira aux hobbites… Enfin, il en faut pour tous les goûts non ? »
Après un long soupir, Gahia termina en disant : « Espérons que les Eveillés arriveront à débusquer ce hobbit et qu’ils sauront venir à notre secours. Espérons… »